Comment reconnaître les signes de détresse

Lorsqu’une personne de notre entourage vit un moment difficile, tient des propos inquiétants ou présente des comportements préoccupants, il est normal de s’inquiéter pour elle. Parfois, c’est l’attitude d’un inconnu qui nous alerte. Or, s’il n’est pas toujours évident de reconnaître les signes de détresse psychologique et suicidaire, une simple conversation peut faire la différence. 

Même s’ils sont parfois difficiles à cerner, l’accumulation de certains signes doit nous inciter à aborder directement la question. Faites-vous confiance et rappelez-vous qu’une petite phrase peut tout changer. 

Quels changements de comportement indiquent de la détresse psychologique  ?  

  • Accès de colère ou changements brusques d’humeur, 
  • Nervosité ou agitation, 
  • Tristesse inconsolable ou absence d’émotions, 
  • Perte d’intérêt (pour les activités allant jusqu’à l’abandon des études par exemple), 
  • Difficulté récente à dormir ou tendance à dormir beaucoup plus que d’habitude, 
  • Perte ou prise de poids importante en peu de temps, 
  • Difficultés à se concentrer, 
  • Abus d’alcool ou de drogues, 
  • Tendance à se mettre en retrait et à s’isoler (se retirer des réseaux sociaux, annuler des rendez-vous de façon répétitive…). 

Pris isolément, ces comportements ne doivent pas vous alerter surtout s’ils sont transitoires. Par exemple, après une rupture sentimentale, on peut tout à fait être irritable, un peu moins performant au travail, se sentir dévalorisé, et avoir du mal à trouver le sommeil sans pour autant souffrir d’idées suicidaires. 

C’est leur accumulation ou leur apparition brutale qui peut témoigner de la souffrance de la personne. Ce d’autant plus si votre proche a déjà fait une tentative de suicide dans le passé. 

Quels sont les signes qui doivent vous alerter sur l’existence d’idées suicidaires  ?  

Par peur de déranger, par honte ou culpabilité, les personnes évitent souvent de parler explicitement de leurs idées suicidaires. Vous pouvez cependant être vigilant à : 

  • Des propos évasifs : « T’as bien mieux à faire que de t’occuper de moi », « J’ai pensé à une solution, mais je ne veux pas en parler »
  • Des propos allusifs : « J’en ai assez de me battre », « Bientôt, vous n’aurez plus à entendre parler de moi »
  • Des propos explicites : « J’en peux plus, plutôt me tuer que de vivre ça », « Pour moi, la mort est la seule option ».

Dans tous les cas, ces propos ne sont jamais à banaliser. Ce n’est pas parce qu’une personne ne parle pas explicitement de ses idées suicidaires que ses intentions sont moindres. Attention cependant à ne pas tirer de conclusion inverse : certaines personnes évoquent tellement fréquemment des idées suicidaires qu’on finit par banaliser leur propos, et par ne plus s’en préoccuper. Or, ce n’est pas parce que les idées suicidaires sont fréquentes ou clairement exprimées qu’elles sont moins à risque de passage à l’acte. 

Quels sont les signes d’une souffrance intense qui pourrait mener au suicide ?  

Certains propos ou comportements devraient immédiatement vous alerter. Si la personne : 

  • Tient des propos inquiétants (ex. : « Vous serez bientôt débarrassés de moi »), 
  • Fait son testament, lègue ses effets personnels ou son animal domestique, 
  • Se renseigne sur les méthodes de suicide ou faire l’acquisition de moyens létaux, 
  • Fait ses adieux. 

 

Pour aller plus loin : Dites je suis là

Quand s’alerter pour les enfants, les adolescents et les jeunes adultes ? 

En tant que parent, il nous importe de savoir quand s’inquiéter, pour quelles raisons et surtout quoi faire si l’on repère des signes de mal-être chez notre enfant. 

Ce peut être un changement soudain : 

  • Une dégradation soudaine des performances scolaires, des devoirs non-faits, de l’absentéisme allant jusqu’au décrochage scolaire, 
  • Un désinvestissement des relations ou des conflits amicaux, 
  • Des changements de comportement à la maison tels qu’un besoin soudain d’isolement ou au contraire une présence constante à ses côtés, 
  • Une baisse d’investissement et de plaisir dans les loisirs,  
  • L’expression d’une tristesse, de dévalorisation, de pessimisme, 
  • Des scarifications, 
  • L’apparition de comportements inhabituels au niveau du sommeil, de l’alimentation, 
  • Des alcoolisations fréquentes et la consommation de drogues. 

Mais aussi, un fonctionnement de base qui peut vous préoccuper : 

  • Si votre enfant a peu d’amis, de centres d’intérêt, de plaisir ou exprime peu ses émotions au quotidien, 
  • À l’inverse, s’il a des comportements impulsifs, des sautes d’humeur, une difficulté à respecter les règles qui affectent son quotidien. 

Si votre enfant présente l’un de ces signes d’alerte, vous pouvez tenter d’établir et de maintenir une communication ouverte avec lui (cf page Que dire ? Quoi faire ?).  Il est fort probable qu’il se sente soulagé que quelqu’un ait remarqué sa douleur et ait exprimé son inquiétude. 

S’il présente plusieurs de ces signes, il est important de contacter un professionnel du 3114 qui pourra vous accompagner au mieux. 

Par ailleurs, la présence de propos ou de comportements suicidaires chez un enfant ou un adolescent est un signe d’alerte qui doit systématiquement aboutir à une consultation auprès d’un professionnel. En effet, même si leur représentation de la mort peut différer de celle des adultes, les enfants peuvent être à risque sur le plan suicidaire. Quant aux bouleversements de l’adolescence, ils ne suffisent pas à expliquer la présence d’idées suicidaires qui doit faire l’objet d’une évaluation. 

Si vous repérez une personne inconnue se trouvant dans un lieu qui présente un danger potentiel (falaise, rebord de mur, quai ferroviaire par exemple) quelques signes distinctifs peuvent vous alerter.   

Si la personne : 

  • Se trouve seule dans un endroit isolé, 
  • Reste figée au même endroit sans réagir, 
  • A l’air distante, renfermée ou contrariée, 
  • Semble agitée et montre des signes d’hésitation. 

vous pouvez essayer d’entamer une conversation.

Si vous ne pouvez pas vous approcher d’elle en toute sécurité, restez à distance ; alertez un membre de la sécurité si vous êtes dans un lieu public. 

Si vous ne vous sentez pas à l’aise, avez besoin d’aide ou estimez que la situation présente un caractère d’urgence, vous pouvez en tout temps échanger avec un professionnel du 3114.

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